La derniรจre fantaisie en images de synthรจse de Pixar est une histoire de passage ร l’รขge adulte attachante, mais entiรจrement prรฉvisible. Luca raconte l’histoire de deux adolescents monstres marins, qui se font passer pour des humains et dรฉcouvrent “la dolce vita” dans un pittoresque village italien en bord de mer. Ils engloutissent des pรขtes, boivent du gelato et rรชvent de possรฉder une Vespa, qui leur permettra de faire le tour du monde en scooter avec style. Luca est une cรฉlรฉbration pastiche de la culture, du cinรฉma et de la musique italiens des annรฉes 60. C’est une expรฉrience douce et agrรฉable, mais qui n’a pas le poids dramatique des films classiques du cรฉlรจbre studio d’animation.
Luca Paguro (Jacob Tremblay) est un monstre marin aux รฉcailles vertes, dotรฉ de branchies et d’une queue. Il garde les poissons au fond de l’ocรฉan sous l’ลil attentif de ses parents protecteurs, Daniela (Maya Rudolph) et Lorenzo (Jim Gaffigan). Luca est curieux des objets รฉtranges qui descendent de la surface de l’eau, mais il est prรฉvenu qu’interagir avec les humains signifie une mort certaine. Une rencontre fortuite avec un autre garรงon monstre des mers, le rebelle Alberto Scorfano (Jack Dylan Grazer), conduit ร une surprise choquante. Lorsqu’ils sont secs, leur peau change, leur queue disparaรฎt et ils peuvent se faire passer pour des humains.
Alberto et Luca enquรชtent dans le village voisin de Portorosso. Ils sont rapidement sรฉduits par sa vie idyllique faite de soleil, de nourriture et de fรชtes. Les garรงons veulent s’รฉchapper de leur ennuyeuse existence sous-marine ร bord d’une Vespa. Ils y parviendront s’ils remportent le cรฉlรจbre marathon du village, qui consiste ร nager, ร faire du vรฉlo et, bien sรปr, ร manger des pรขtes. Ils trouvent une alliรฉe en la personne de Giulia (Emma Berman) et un adversaire cruel en la personne d’Ercole (Saverio Raimondo), l’odieux tyran du village. Les garรงons doivent gagner la course tout en essayant de cacher leur secret. La ville a offert une rรฉcompense importante si quelqu’un peut attraper ou tuer les lรฉgendaires monstres marins.
Luca prend l’histoire traditionnelle des sirรจnes, ou dans ce cas des sirรจnes, et lui donne une tournure adolescente. La morale de l’histoire est de trouver sa vraie nature tout en faisant face ร une discrimination injuste. Il y a aussi une intrigue secondaire sur la jalousie et l’abandon. Alberto, dont on a l’impression qu’il aime vraiment Luca, est agacรฉ lorsque Guilia devient le centre d’attention. Les deux garรงons doivent faire face ร leurs sentiments dans un monde nouveau et รฉtrange. Tout se dรฉroule exactement comme prรฉvu, de sorte qu’il n’y a jamais de doute sur l’issue de l’histoire. Le film est vaniteux ร cet รฉgard. La narration aurait รฉtรฉ mieux servie avec quelques rebondissements.
La magnifique animation de Luca est une publicitรฉ de quatre-vingt-dix minutes pour Vespa et le tourisme italien. Aprรจs avoir vu le film, j’avais envie d’acheter un scooter et un pot de gelato. La description que fait Portorosso de la vie simple d’un village fera se pรขmer les spectateurs de tous รขges. Les producteurs font un travail fantastique pour capturer le cadre romantique. Ils voulaient ร l’origine confier la musique et la bande-son au lรฉgendaire compositeur Ennio Morricone (la trilogie des Dollars, Les Incorruptibles), mais celui-ci est dรฉcรฉdรฉ avant le tournage. Luca est un hommage appropriรฉ ร son travail, aux journรฉes d’รฉtรฉ paresseuses, ร son enfance et, bien sรปr, ร la splendide Italie. Luca est une production de Pixar et Walt Disney Pictures. La premiรจre mondiale du film aura lieu le 18 juin en exclusivitรฉ sur Disney+.