
Le groupe Stellantis continue de faire face à une crise de confiance majeure autour de ses moteurs 1.2 PureTech. Ces blocs essence trois cylindres, largement diffusés depuis 2012 dans les gammes Peugeot, Citroën, DS, Opel et même Fiat, sont pointés du doigt pour leur défaut structurel : une fragilité de la courroie de distribution humide qui entraîne des casses moteur prématurées. Malgré une première salve d’indemnisations, des milliers de clients restent sans solution face à des réparations dépassant souvent 5 000 euros. L’ampleur des réclamations pousse désormais Stellantis à revoir ses critères de prise en charge… mais pas sans condition.
Un geste insuffisant ? Stellantis revoit sa copie
Face à la pression médiatique et à la mobilisation des consommateurs, Stellantis a annoncé un léger assouplissement de ses conditions d’indemnisation. Désormais, les pannes survenues jusqu’au 31 décembre 2024 pourront être examinées, offrant un délai supplémentaire aux clients concernés via la plateforme d’indemnisation.
Le groupe ne réclame plus systématiquement les trois dernières factures d’entretien : un carnet tamponné par un professionnel est désormais jugé suffisant pour démontrer un suivi du véhicule. Une avancée notable pour ceux qui ont fait entretenir leur voiture dans le réseau sans conserver toutes les preuves écrites. Toutefois, ce geste reste partiel : seuls les véhicules présentant un historique clair et cohérent, sans entretien hors des tolérances définies, peuvent espérer un remboursement.
Tolérance sur le respect du plan d’entretien
Stellantis a également introduit une tolérance concernant le respect strict du plan d’entretien. Un retard maximum de trois mois ou 3 000 kilomètres par rapport aux préconisations du constructeur est désormais accepté. Cette flexibilité permet de prendre en compte des situations exceptionnelles, telles que des contraintes personnelles ou des circonstances imprévues.
Une indemnisation partielle, et pour une minorité
Malgré ces ajustements, seuls 60 % des dossiers seraient acceptés selon les chiffres relayés par les associations de consommateurs. Cela signifie que 4 demandes sur 10 sont encore rejetées, parfois pour des raisons jugées arbitraires par les automobilistes. Une vidange réalisée quelques centaines de kilomètres après l’échéance recommandée, une facture manquante ou une pièce changée hors réseau peuvent suffire à invalider un dossier. Stellantis maintient que ces critères sont essentiels pour éviter les abus, mais cette rigueur nourrit l’exaspération chez des propriétaires qui estiment avoir respecté les règles de bonne foi.
Des conséquences lourdes pour les clients
Les réparations à la suite d’une casse moteur sur PureTech peuvent s’avérer dramatiques : remplacement complet du bloc, nettoyage du circuit d’huile, parfois même changement du turbo. Les coûts s’envolent rapidement, et beaucoup de clients se retrouvent contraints de vendre leur véhicule à perte, voire de contracter un crédit pour financer les réparations. Certains se tournent vers des recours collectifs ou des expertises judiciaires, mais ces démarches restent longues et coûteuses. Stellantis, de son côté, refuse toujours d’engager une campagne de rappel globale, estimant que tous les moteurs ne sont pas concernés par le défaut.
Une image de marque fragilisée
L’affaire PureTech a d’ores et déjà laissé des traces dans l’image du groupe. De nombreux clients déclarent ne plus vouloir acheter un véhicule du groupe Stellantis, même si des évolutions ont été apportées sur les blocs de dernière génération. Cette crise met en lumière les limites du service après-vente dans les grands groupes automobiles, souvent perçus comme peu à l’écoute une fois la garantie passée. Si Stellantis veut regagner la confiance de ses clients, il devra aller plus loin que quelques ajustements de procédure et assumer pleinement ses responsabilités industrielles.
Stellantis a commencé à assouplir ses critères d’indemnisation pour les pannes liées aux moteurs PureTech, en reconnaissant certaines tolérances d’entretien et en acceptant un carnet tamponné comme justificatif. Pourtant, 40 % des demandes restent rejetées, et les clients dénoncent une procédure encore trop rigide. Le groupe devra aller plus loin s’il veut espérer redorer son image.