Au sommet de l’ingénierie contemporaine, la Rimac Nevera bouleverse toutes les certitudes sur les performances automobiles. Avec ses 1 914 chevaux et ses accélérations surnaturelles, elle dépasse les mythes et force l’industrie à se redéfinir. Plus qu’un simple véhicule, elle incarne la vision de Mate Rimac, entrepreneur de 36 ans dans laquelle technologie, économie et culture se percutent à pleine vitesse. Ce n’est pas un caprice de milliardaire : c’est le manifeste d’un monde en mutation.
Ce monospace électrique 4 roues motrices fait l’unanimité de toute la famille avec ses 7 places
La Nevera, ou l’extinction du thermique par l’absurde
La Nevera ne fait pas que dépasser les supercars thermiques. Elle les rend caduques. Avec un 0 à 100 km/h en 1,85 seconde, elle s’inscrit dans une dynamique où la physique devient une variable ajustable. Dans ce registre, elle ne répond pas à Ferrari ou Lamborghini. Elle les efface. Chaque kilowatt injecté dans ses quatre moteurs électriques semble vouloir mettre fin à un siècle de domination mécanique.
Là où Bugatti célébrait encore la puissance brute du W16, Rimac, désormais propriétaire de la marque, propose une vision post-moteur thermique. Ce n’est pas la fin d’une époque, mais sa démolition en règle. L’ère du V12 hurleur s’efface dans un silence foudroyant, celui de la Nevera qui dévore l’asphalte sans trembler.
L’Europe de l’Est, nouveau pôle gravitationnel de l’innovation
Développée en Croatie, la Nevera bouleverse aussi la cartographie de la haute technologie. Dans un monde où Silicon Valley et Bavière se disputaient la suprématie automobile, Rimac impose un changement de paradigme. Le génie de Mate Rimac, entrepreneur visionnaire de 36 ans, prouve qu’un pays sans passé automobile peut réécrire le futur. La Croatie, bien que marginalisée dans l’industrie mondiale, devient ici le centre d’une révolution.
Cela évoque l’émergence de marques chinoises dans le numérique, mais avec une touche artisanale européenne. En choisissant de rester indépendant, tout en intégrant stratégiquement Bugatti via un partenariat avec Porsche, Rimac incarne un modèle hybride, agile et redoutable. Ce n’est pas juste une start-up : c’est le prototype de l’entreprise européenne du XXIe siècle.
Tesla face à Rimac, deux visions irréconciliables du progrès
Là où Tesla cherche la démocratisation massive de la voiture électrique, Rimac joue la carte inverse : celle du luxe absolu, de l’exclusivité extrême. Pourtant, une tension existe entre les deux. Elon Musk veut dominer le marché ; Mate Rimac veut le redéfinir. Les deux misent sur des batteries ultra-denses, une intelligence embarquée et un contrôle vectoriel du couple. Mais chez Rimac, l’ingénierie est fine, méticuleuse, presque artisanale.
La Nevera est produite à 150 exemplaires, vendus plus de deux millions d’euros l’unité. Ce n’est pas une voiture pour tous. C’est une démonstration de force technologique, un exercice d’équilibre entre l’art et la machine. Face au Model S Plaid, elle répond par le raffinement extrême. L’une mise sur le volume, l’autre sur l’impact symbolique. Et dans cette joute silencieuse, Rimac impose un autre tempo : lent, précis, mais foudroyant.
Un laboratoire roulant pour l’industrie mondiale
La Nevera est une vitrine, mais aussi une fabrique à idées. Chaque innovation qu’elle embarque finira par irriguer le reste du marché. Son architecture électrique en 800 volts permet une recharge ultra-rapide, qui devient la référence. Ses systèmes de refroidissement liquide pour les cellules de batterie inspirent déjà Porsche et Hyundai. Même sa capacité d’analyse en temps réel — 12 capteurs ultrason, 13 caméras, 6 radars — constitue un socle pour le développement de l’autonomie.
Rimac ne vend pas seulement des voitures : il fournit aussi la technologie à Koenigsegg, Aston Martin ou Pininfarina. C’est là le coup de maître : faire de l’hypercar un démonstrateur industriel. Là où les autres brûlent du capital pour vendre du rêve, Rimac construit une infrastructure d’avenir. La Nevera est à la voiture ce que le Concorde fut à l’aviation : une avancée spectaculaire, coûteuse, mais essentielle.
Le paradoxe écologique de l’hyperpuissance électrique
L’électrique a longtemps été vu comme un choix écologique. Mais la Nevera complique ce récit. Avec ses 120 kWh de batterie et une masse de 2 150 kg, elle interroge sur la logique même de la performance. Peut-on concilier conscience environnementale et explosion de puissance ? Rimac répond par la sophistication.
La Nevera utilise de l’aluminium recyclé, limite les pertes thermiques et optimise chaque gramme d’énergie. Elle est un monstre vert, si l’on ose. Mais surtout, elle change la focale : l’écologie n’est pas ici une affaire d’abstinence, mais d’intelligence de conception. C’est un luxe durable, un oxymore vivant, qui montre que la voie verte peut aussi être rapide, désirable et spectaculaire. Cela ne résout pas tout, mais ouvre une brèche dans la pensée unique du “moins c’est mieux”.
Un manifeste culturel au-delà de l’automobile
Ce qui fait la Nevera n’est pas seulement sous le capot. C’est une œuvre totale, qui réunit design, performance, artisanat et haute technologie. Le nom même, “Nevera”, désigne une tempête soudaine venue de la mer Adriatique. Ce n’est pas une métaphore, c’est une identité. Chaque détail, du freinage régénératif à la fibre de carbone tissée sur mesure, raconte une histoire.
Elle ne cherche pas à plaire à tous, elle s’adresse à ceux qui veulent tout. Et à travers elle, c’est toute une génération qui se projette. La Nevera incarne une forme de résilience. Celle d’un jeune ingénieur croate qui a commencé dans un garage, et qui redéfinit aujourd’hui l’élite automobile mondiale. Ce n’est pas qu’une hypercar. C’est une déclaration de guerre à la résignation.
La Rimac Nevera n’est pas simplement la voiture électrique la plus rapide du monde. Elle est une claque adressée à l’industrie, un manifeste venu de l’Est, et une invitation à penser l’avenir autrement. Entre performance extrême, culture du détail et ambition industrielle, elle redéfinit le luxe, l’écologie et l’innovation. Bien plus qu’une supercar, c’est une tempête technologique qui annonce un changement d’ère.