La première version de la GT40 avait vu le jour en 1964 sous la direction de l’ingénieur britannique Roy Lunn.
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Bien que prometteuse, cette version souffrait de limitations techniques qui limitaient ses performances. Pour répondre aux exigences de compétition extrême, Ford et Shelby repensèrent entièrement la voiture, donnant naissance à la GT40 Mk II. Cette nouvelle version était propulsée par un moteur V8 colossal de 7,0 litres (427 ci), emprunté à la Ford Galaxie. Ce bloc puissant délivrait environ 485 chevaux, transformant la GT40 en une bête de vitesse.
Cependant, adapter un moteur si imposant nécessitait des ajustements majeurs. Le châssis fut renforcé pour supporter les forces générées par ce nouveau groupe motopropulseur, tandis que des améliorations aérodynamiques assuraient une meilleure stabilité à haute vitesse. Ces modifications firent de la GT40 Mk II une voiture plus robuste et performante que ses précédentes, parfaitement adaptée aux rigueurs des courses d’endurance.
Les défis techniques et humains
Malgré ses avancées technologiques, la GT40 Mk II traverse une période difficile avant de trouver sa forme définitive. Les premiers essais révélèrent rapidement des problèmes de fiabilité, notamment dus aux vibrations excessives et à des fuites d’huile. C’est ici que Ken Miles, un pilote et ingénieur talentueux, joue un rôle clé. Avec son expertise unique, il diagnostique et résout de nombreux problèmes mécaniques, contribuant grandement à rendre la voiture compétitive.
Mais les défis ne se limitaient pas au domaine technique. Les tensions internes au sein de l’équipe Ford étaient palpables. Certaines décisions stratégiques suscitaient des désaccords, notamment autour de la sélection des pilotes et des rôles respectifs des différents partenaires impliqués dans le projet. Ces conflits humains ajoutaient une couche supplémentaire de complexité à un programme déjà exigeant.
Le triomphe au Mans 1966
Lors des 24 Heures du Mans 1966, Ford aligna une flotte impressionnante de GT40 Mk II, prête à affronter Ferrari sur son terrain favori. Dès le départ, les voitures américaines montrèrent leur supériorité. Grâce à leur puissance brute et à leur fiabilité accumulée, elles dominent rapidement la course. Malgré quelques incidents mineurs, les GT40 Mk II conservèrent leur avantage tout au long de l’épreuve.
Le moment culminant survint lorsque trois voitures Ford franchirent la ligne d’arrivée en formation serrée, réalisant un triple historique. Cet exploit marqua la fin de la domination de Ferrari, qui avait remporté six victoires consécutives au Mans entre 1958 et 1965. Ford venait de prouver qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleurs constructeurs européens, confirmant ainsi son statut de force majeure dans le monde de l’endurance automobile.
Une arrivée controversée
Si la victoire de Ford fut indiscutable, elle ne fut pas sans polémique. Dans un geste visant à marquer les esprits, Ford ordonna aux pilotes de ralentir afin de franchir la ligne d’arrivée ensemble.
Cette décision privée de Ken Miles, qui menait avant cette manœuvre, de la reconnaissance individuelle qu’il méritait. Cette controverse jeta un léger voile sur une victoire autrement glorieuse, mettant en évidence les tensions inhérentes aux dynamiques d’équipe dans le monde du sport automobile.
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L’héritage de la GT40 Mk II
La victoire de la GT40 Mk II en 1966 reste un moment charnière dans l’histoire du sport automobile. Elle a non seulement mis fin à la domination de Ferrari mais a également établi de nouvelles normes en matière de design et d’ingénierie. La philosophie de construction de la GT40, basée sur l’association d’un moteur puissant et d’une carrosserie optimisée, influence durablement le développement des voitures de course modernes.
Aujourd’hui, la GT40 est célébrée comme une véritable icône. Son impact dépasse largement le cadre des compétitions automobiles, inspirant des générations de passionnés et de constructeurs. Elle symbolise la détermination, l’innovation et la capacité à surmonter les obstacles pour atteindre des sommets inimaginables.
Explication du nom “GT-40”
Le nom “GT-40” reflète à merveille les ambitions techniques qui ont guidé sa création. « GT » signifie « Grand Tourisme », une catégorie de véhicules conçue pour offrir à la fois performance et confort. Quant au “40”, il représente la hauteur de la carrosserie réglée en pouces (environ 101,6 cm), un critère crucial pour garantir une excellente efficacité aérodynamique. Ce choix de nom encapsule donc à la fois l’esprit de compétition et les précisions techniques qui ont fait de la GT40 une voiture légendaire.
La Ford GT40 Mk II reste un modèle emblématique dans l’histoire du sport automobile, notamment grâce à sa victoire rétentante aux 24 Heures du Mans 1966 , mettant fin à la domination de Ferrari. Fruit d’une collaboration entre Carroll Shelby et Ford, cette voiture allie puissance (moteur V8 7,0 litres) et innovation technique. Son nom, “GT-40”, symbolise son design optimisé pour l’aérodynamisme. Aujourd’hui, elle est recherchée pour ses performances légendaires, son rôle dans la rivalité Ford-Ferrari et son impact durable sur le monde de l’endurance automobile.