
Elle renaît de ses cendres mécaniques : Audi ose à nouveau rêver en design et en électrique. Profitant du salon de Shanghai, la marque dévoile un concept qui tranche après des années de sagesse
Audi E5 Sportback : au salon de Shangaï le ton du futur électrique est donné
Avec l’AUDI E5 Sportback, la marque allemande raye d’un trait des années de silence stylistique. Les amendes subites par le groupe Volkswagen lié au scandale des moteurs truqués, semble enfin derrière Audi qui réapparaît là où personne ne l’attendait : en Chine, avec un nouveau logo , AUDI — en lettres capitales, sans anneaux — et un modèle de série aux lignes à couper le souffle. C’est un départ en fanfare pour ce coupé Sportback 100 % électrique conçu exclusivement pour le marché chinois — c’est totalement regrettable — et le signal d’un tournant technologique aussi bien que culturel — et c’est totalement génial.
Une plateforme inédite développée à deux fuseaux horaires
L’AUDI E5 Sportback repose sur l’Advanced Digitized Platform, fruit d’une collaboration intense entre les ingénieurs d’Ingolstadt et de Shanghai. En réduisant de 30 % le temps de développement par rapport aux cycles habituels, Audi et SAIC ont fait de cette base technologique un accélérateur d’innovation. Elle accueille une architecture zonale permettant des mises à jour OTA sur l’ensemble des systèmes du véhicule, et prépare le terrain pour une nouvelle génération de véhicules connectés électriques, exclusivement destinés à la Chine.
Une berline au format premium qui impose le respect
Le gabarit annonce la couleur : 4,88 mètres de long, 1,96 mètre de large, pour une silhouette fluide et imposante à la fois. Le profil Sportback quatre portes équilibre parfaitement tension visuelle et aérodynamisme, avec un toit fuyant, des arches de roues circulaires affirmées et une signature lumineuse spectaculaire. La face avant redéfinit le langage Audi : calandre futuriste, surfaces numériques et logos lumineux. Tout est pensé pour faire impression — à Shanghai mais aussi partout dans le monde.
Des performances qui tutoient l’insolence
Sous le capot, quatre variantes sont proposées, en propulsion ou en transmission intégrale quattro, avec des puissances de 220 kW (299 ch), 300 kW (408 ch), 425 kW (578 ch) ou 579 kW (787 ch). La version la plus puissante annonce le 0 à 100 km/h en 3,4 secondes, sans bruit, sans effort, mais avec un punch digne des meilleurs électriques. Le tout repose sur une suspension pneumatique adaptative à contrôle d’amortissement continu (CDC), et un système de direction intégrale, garantissant un comportement aussi précis qu’agile, un challenge qu’il fallait relevé notamment dans les ruelles de Pékin.
Une batterie qui mange des kilomètres
Côté endurance, Audi ne plaisante pas en intégrant une batterie de 100 kWh capable de délivrer jusqu’à 770 km d’autonomie, selon le cycle chinois CLTC. Grâce à son architecture 800 V, la E5 Sportback encaisse les recharges ultra-rapides : jusqu’à 370 km récupérés en dix minutes sur borne compatible. Idéal pour couvrir les 260 km typiques d’un tronçon autoroutier, mais à manier avec précaution : à long terme, les charges éclair restent connues pour accélérer le vieillissement des cellules.
Un habitacle pensé comme un cocon numérique
À bord, tout a été pensé pour séduire les citadins connectés. Une dalle panoramique 4K de 27 pouces relie conducteur et passager dans une interface continue, couplée à des rétroviseurs extérieurs digitaux et une console centrale intégrant deux emplacements de recharge sans fil 50 W avec refroidissement actif — s’en est fini du smartphone qui met la recharge en pause pour cause de température trop élevée. L’ambiance intérieure mise sur la lumière naturelle, des matériaux nobles et une organisation en strates horizontales. Le bois rétroéclairé en lamelles 3D intégré aux panneaux de porte apporte une touche architecturale affirmée, tandis que le diffuseur d’ambiance propose trois fragrances exclusives pour parfaire l’atmosphère intérieure, ça ne plaira pas à tout le monde !
Un assistant qui parle comme vous
L’interaction homme-machine fait un bond avec AUDI Assistant, un avatar IA vocal et tactile, personnalisable d’un simple geste. Il réagit à vos commandes, apprend vos habitudes, ajuste son comportement à votre humeur. Ce copilote numérique est épaulé par AUDI OS, un système embarqué ultra-réactif tournant sur une puce Snapdragon 8295, capable de traiter 30 milliards d’opérations par seconde. Navigation, divertissement, préférences utilisateur : tout est fluide, modulaire, intégré dans l’écosystème numérique chinois.
Un éclairage qui respire l’émotion
La signature lumineuse joue sur la nuance : les feux de position restent invisibles à l’arrêt et s’illuminent avec un ballet de 1 000 modules lumineux une fois activés. Le AUDI Light Frame, à la fois sculpture et outil, devient une marque de fabrique. À cela s’ajoutent des séquences d’animation inspirées par la skyline de Shanghai, disponibles au démarrage selon l’humeur du conducteur.
Une conduite autonome calibrée pour les ruelles chinoises
Le système AUDI 360 Assisted Driving repose sur 29 capteurs dont un LiDAR 100 lignes, 3 radars longue portée, 12 capteurs ultrason et 11 caméras. Conçu pour les complexités de la circulation locale, il détecte vélos, triporteurs, enfants et obstacles urbains. L’assistance active anticipe les situations d’urgence, reconnaît les feux tricolores et assiste les changements de voie. Le stationnement intelligent mémorise même votre place de parking sur plusieurs étages — utile dans les garages labyrinthiques des mégalopoles.
Après le Dieselgate, la renaissance passe par le courant
En pleine tourmente après les amendes colossales du scandale Volkswagen — plus de 30 milliards d’euros à l’échelle du groupe — Audi avait été contrainte de se replier. Les projets ambitieux, notamment en design et en innovation, avaient été gelés. La E5 Concept incarne donc bien plus qu’un véhicule : elle symbolise le retour de la créativité chez Audi, libérée des carcans d’une époque de prudence forcée. L’électricité devient le terrain de jeu d’un renouveau que l’on espérait depuis longtemps.
Avec l’E5 Sportback, Audi ne se contente pas de tourner la page Dieselgate. Elle en réécrit les marges, avec des diodes et des nanomètres.
Mais cette révolution sino-allemande survivra-t-elle à l’épreuve du réel ?