Week-end prolongé, profitons du temps imparti pour retour en arrière de quelques semaines pour nous attarder sur un une merveille passée inaperçue au Salon Auto de Tokyo de 2025 ou Subaru a dégainé une dernière salve thermique à contre-courant des tendances hybrides : la WRX STI S210.
STI S210 : la dernière décharge d’adrénaline thermique selon Subaru
Avec la STI S210, Subaru signe ce qui pourrait bien être sa meilleure voiture de route jamais conçue. Sur la base d’une WRX S4, la marque japonaise empile les pièces issues de son arsenal compétition pour créer une berline plus affûtée que jamais.
Pas de version manuelle, pas d’export prévu hors Japon — mais une fiche technique qui sonne comme un baroud d’honneur à la motorisation thermique.
Un moteur boxer qui rugit encore
Sous le capot, Subaru conserve la recette maison : un flat-four turbo de 2,4 litres. Il délivre 296 chevaux à 5 700 tr/min et 376 Nm de couple dès 2 000 tr/min.
Mais au-delà des chiffres, c’est l’impression ressentie qui marque : selon les premiers essais, l’auto donne la sensation de délivrer plus de 320 chevaux tant l’accélération est franche. Le moteur est épaulé par une cartographie moteur revue, une gestion de boîte spécifique et un nouvel échappement sportif.
Une transmission CVT taillée pour la piste
Oui, la STI S210 abandonne la boîte manuelle à 6 rapports. À la place, Subaru ose le pari d’une transmission à variation continue (CVT) optimisée pour les performances.
Les ingénieurs STI ont revu la gestion pour éliminer le temps de réponse et la rendre plus rapide et plus engageante. Un choix audacieux destiné à offrir une conduite plus fluide, plus mature et plus adaptée à la piste.
Une base WRX entièrement métamorphosée
Ne vous fiez pas aux apparences : si la S210 reprend la base de la WRX S4, elle en est une réinterprétation totale. Châssis rigidifié, barre anti-rapprochement STI, nouvelles bagues de stabilisation arrière, amortisseurs ZF à contrôle électronique, ressorts spécifiques, et freinage Brembo à six pistons à l’avant.
Subaru a littéralement vidé son catalogue compétition pour l’installer sous cette berline. Résultat : un comportement en virage jugé plus incisif qu’une BMW M3 ou une Mercedes C43, même dans des conditions humides.
Une adhérence chirurgicale
Les Michelin Pilot Sport 4S en 19 pouces garantissent une tenue au sol irréprochable. L’ensemble de la géométrie et de la rigidité structurelle du châssis contribue à une précision de conduite bluffante.
Le différentiel et la transmission intégrale permanente, hérités du rallye, permettent de repousser les limites à chaque virage. Le freinage, confié à des disques percés et des plaquettes STI, efface la vitesse sans sourciller.
Un style plus subtil qu’il n’y paraît
Visuellement, la STI S210 joue la carte de la retenue. Des arches de roue noircies, un bouclier avant redessiné avec prises d’air élargies, une imposante aile arrière générant de l’appui à plus de 160 km/h, et des jantes BBS exclusives composent l’ensemble.
Des touches rouges signent l’identité STI avec justesse. Pas de débauche visuelle, mais une efficacité aérodynamique assumée.
Un cockpit taillé pour la vitesse
À l’intérieur, la S210 reçoit des sièges baquets Recaro en cuir réglables sur 8 positions, offrant maintien lombaire et confort sur piste. Le tableau de bord intègre des surpiqûres rouges, une plaque numérotée S210, des ceintures assorties et des pédales en aluminium.
Le bouton Start/Stop rouge vient ponctuer un habitacle plus sobre que celui d’une M3, mais au style résolument orienté performance.
Une série limitée très sélective
Seulement 500 unités seront produites, toutes réservées au marché japonais. Affichée à 8,6 millions de yens, soit environ 60 000 € selon le taux de change, la S210 devient l’un des modèles les plus chers de l’histoire de Subaru.
Elle se place juste derrière la S209 lancée aux États-Unis en 2019. Et si Subaru ne parvient pas à écouler tous les exemplaires au Japon, certains marchés en conduite à droite, comme le Royaume-Uni ou l’Australie, pourraient en bénéficier.
Une berline thermique d’un autre monde
Le plus surprenant ? La S210 ne ressemble plus à une japonaise. Lors des premiers essais sur piste, elle se comporte davantage comme une M3 allemande que comme une WRX classique.
Le raffinement de la suspension, la stabilité à haute vitesse, la précision du train avant : tout semble taillé pour défier les références européennes. Limitée à 500 exemplaires, uniquement pour le Japon, cette berline survoltée marque peut-être la fin d’une ère pour les puristes.
Alors que Subaru s’apprête à électrifier ses futures STI, la S210 pourrait bien être la dernière à faire rugir un boxer turbo. La fin d’un monde ? Ou le début d’un héritage encore plus ambitieux ?