À peine révélée, elle revendique tout : la puissance, l’autonomie, l’espace et le luxe. Avec la Gravity Grand Touring, Lucid nous propose un monospace typé SUV qui brille dans tous les domaines. De quoi ravir tous les membres de la famille, au point qu’il faudra peut-être songer à en fonder pour avoir l’excuse de l’acheter !
Gravity Grand Touring 2026 : Le monospace électrique survolté qui défie la physique
À l’occasion du lancement de son tout premier monospace électrique typé SUV, Lucid frappe fort d’entrée de jeu avec une version Grand Touring pensée pour allier famille, puissance et autonomie. Mais que vaut réellement ce modèle XXL conçu initialement pour le marché nord-américain ? Entre motorisation musclée, châssis affûté et batterie surpuissante, la fiche technique donne le ton. Et l’Europe regarde, en spectatrice curieuse d’un modèle qui ne lui est – pour l’instant – pas destiné.
Une mécanique pensée comme une catapulte
C’est somme toute assez simple : la Lucid Gravity Grand Touring, c’est 828 chevaux en transmission intégrale. Traduit en chiffres, cela donne 0 à 100 km/h en 3,5 secondes pour un engin capable de transporter jusqu’à sept personnes sur trois rangées. Si la puissance brute impressionne, c’est surtout le couple de 1 232 Nm qui interpelle et comme toujours sur les électriques le ressenti est immédiat, constant, linéaire. L’accélération, elle, ne se contente pas d’être franche, elle est viscérale – à tel point qu’on oublie presque les deux tonnes de masse à déplacer, quoique, elles sauront se faire présentes au freinage.
Une architecture électrique qui assume la haute tension
Ces chiffres ne sont pas dus au hasard. La Gravity repose sur une architecture 800 volts, un choix technique qui permet de transmettre ou accepter l’énergie très rapidement, avec moins de pertes, et de supporter des puissances de charge et de décharge élevées. Cette tension élevée facilite non seulement les accélérations successives sans chute de puissance, mais surtout permet une recharge express sur des bornes compatibles. Avec une tension de 800 volts, le véhicule peut accepter des puissances de charge élevées – à condition que la borne suive et que la gestion thermique tienne la cadence.
Recharge en mode chrono
Et sur une borne haute puissance, Lucid a su relever les défis. La Gravity peut récupérer jusqu’à 320 km d’autonomie (200 miles) en moins de 11 minutes. Une performance rendue possible par son architecture haut-voltage, mais aussi par une gestion thermique efficace du pack batterie, essentielle pour maintenir une puissance de charge élevée sans surchauffe. La compatibilité avec le standard NACS (North American Charging Standard) confirme que le modèle vise clairement le marché nord-américain, sans aucune indication pour l’instant sur une homologation européenne. Pour un conducteur français, la Gravity reste un objet d’admiration… à distance.
Autonomie record grâce à une batterie de fort calibre
Pour accompagner cette plateforme 800V, la Gravity Grand Touring embarque une batterie de 123 kWh utilisables, une capacité massive, bien au-dessus de la moyenne actuelle. De quoi afficher une autonomie de 724 km selon le cycle EPA – soit environ 825 km en conversion WLTP. Un chiffre élevé, mais qui traduit surtout la taille du réservoir plus que l’efficience du système : à près de 170 Wh/km, la consommation reste dans la norme pour un véhicule de ce gabarit, sans briller pour autant par sa sobriété.
Un châssis qui pense grand, mais ne sacrifie rien
Long, large, haut, la Gravity s’assume en monospace surélevé taillé pour la route comme pour les escapades. Mais Lucid a travaillé les fondamentaux dynamiques : suspension pneumatique adaptative, roues arrière directrices (en option), et centre de gravité abaissé grâce au placement des batteries dans le plancher. Le véhicule promet ainsi un comportement routier précis, à mi-chemin entre le confort d’une berline et la rigueur d’un crossover sportif. Côté capacités utilitaires, il peut tracter jusqu’à 2 721 kg, une donnée rare sur un véhicule électrique.
Un habitacle pensé pour avaler les kilomètres
Après les ajustements sur-mesure réalisés pour certains clients de forte stature — dont l’ancien basketteur Shaquille O’Neal sur sa Lucid Air — la marque a vu plus grand dès la planche à dessin. L’aménagement intérieur permet d’accueillir sept adultes sans compromis, tout en maximisant l’usage de l’espace. La troisième rangée ne se contente pas de dépanner : elle propose un vrai confort. En rabattant la deuxième et la troisième rangée, le véhicule libère 3 170 litres de volume de chargement avec un plancher parfaitement plat. À l’avant, le coffre additionnel (frunk) offre un espace modulable original – notamment avec une option de coussins intégrés, transformant le véhicule à l’arrêt en point d’observation confortable.
Un cockpit numérique précis et lisible
Au volant, l’ergonomie est centrée sur la lisibilité et la réactivité. Le conducteur dispose d’un écran OLED incurvé de 34 pouces, couplé à un affichage tête haute en réalité augmentée. L’ensemble est piloté par l’interface UX 3.0, pensée pour être fluide et intuitive. Le design intérieur reste épuré malgré la sophistication technique, et le toit panoramique maximise l’éclairage naturel sans surcharger la planche de bord. On est dans du haut de gamme, mais sans excès tape-à-l’œil.
Luxe revendiqué mais discours environnemental discret
Côté production, Lucid fabrique la Gravity en Arizona, dans ses installations de Casa Grande. Mais à la différence de certaines marques européennes, aucune mention spécifique n’est faite concernant l’usage de matériaux recyclés, ni d’approche bas carbone dans la fabrication du véhicule ou de sa batterie. Seule la sobriété énergétique en roulage est mise en avant, ce qui laisse le positionnement durable encore flou pour l’instant.
Avec la Gravity Grand Touring, Lucid vise un public nord-américain en quête d’un véhicule électrique familial sans concession. Vu d’Europe, ce monospace typé SUV fascine autant qu’il frustre : parce qu’il en met plein la vue, mais reste – pour l’instant – hors de portée.