Un Porsche Carrera S (992) fait peu ou proue 1600 kg et développe 450 chevaux. La P24RS pèse à peine plus qu’une Smart Fortwo de première génération, et à peine moins qu’une vieille Twingo. Poids plume, certes. Mais attention, grosse sportive en perspective.
La Donkervoort P24RS s’annonce sauvage et précise
C’est un nom tranché qui souligne une vision limpide : la P24RS. Cette Donkervoort de prochaine génération ne sera pas là pour jouer les voitures d’exception de salon. Elle sera là pour avaler les virages, les lignes droites, et même les dogmes technos de l’automobile moderne. Une masse minimale, une puissance maximale, et une connexion directe entre pilote et machine. La P24RS s’annonce comme une machine à sensations, conçue pour ceux qui n’ont pas oublié que le pilotage, c’est un sport de contact (de combat ?)
Une signature familiale et symbolique
Chez Donkervoort, le nom des voitures est issu, depuis la fin de la huitième génération (D8), des prénoms familiaux. Après la F22 baptisée en hommage à Filippa, fille du patron Denis Donkervoort née en 2022, voici la P24RS, clin d’œil à sa cadette Phébe, venue au monde en 2024. Ce n’est pas un caprice, seulement une manière de dire que chaque voiture est une extension de la famille, qu’elle portera l’ADN Donkervoort jusque dans son sang, son histoire, son identité. Et surtout, une continuité naturelle, comme si chaque voiture reprenait le souffle de la précédente
Une légèreté qui fait mouche
Avec 750 kg sur la balance, la P24RS ne devrait rien sacrifier de sa rigidité ni de sa sécurité. Cette légèreté ne doit rien au hasard : elle a toujours été au centre du travail de la marque néerlandaise. Là encore, Donkervoort promet de pousser encore plus loin sa technologie maison, l’Ex-Core® : un monocoque en fibre de carbone qui allierait rigidité extrême et poids plume. Résultat attendu : un châssis ultrarigide pesant moins de 60 kg à lui seul. L’auto promet de coller à la route avec la même intensité que ses grandes sœurs, tout en gagnant en agilité.
Environ 500 chevaux dans un baril de poudre
Sous le capot ? Un moteur développé en interne chez Donkervoort, marquant la fin de l’époque Audi. Il sera associé à un système de suralimentation conçu sur mesure par Van Der Lee Turbo Systems. Cela annonce environ 500 chevaux, rien que ça, pour propulser une auto de moins de 800 kg, soit un rapport poids/puissance de 1,5 kg/ch, digne d’une hypercar, avec une nuance forte : la Donkervoort devrait rester fidèle à une mécanique sans assistance. Zéro filtre, zéro triche et des accélérations brutales, le 0 à 100 km/h expédié sous les 3 secondes, et certainement même sous les 2,5 secondes. Mais Donkervoort ne nous a jamais habitués à autre chose et nous imaginons mal la P24RS ne pas enchaîner les virages à plat, freiner court, et relancer comme une balle.
Aucune électronique pour vous sauver la mise
À l’image de ses devancières, la P24RS devrait nous laisser seuls face à nos limites. Pas d’ABS, pas d’antipatinage, pas d’ESP. Le coup de frein trop tardif sera fatal. Si l’on entre trop fort, on en sort en tête-à-queue. Et c’est précisément ce que recherchent ceux qui s’y intéressent : la vérité pure du pilotage, sans intervention numérique. Donkervoort ne veut pas vendre une voiture, mais une école de pilotage ambulante.
Un héritage forgé à la Nordschleife
La P24RS s’inscrit dans la lignée des modèles Donkervoort conçus pour exceller sur les circuits les plus exigeants. En 2005, la D8 270 RS a établi un temps remarquable de 7 minutes 14,89 secondes sur la Nordschleife du Nürburgring, affirmant la réputation de la marque en matière de performances pures. Bien que la F22 n’ait pas de temps officiel sur ce circuit, elle a su démontrer son potentiel en atteignant une accélération latérale record de 2,3 g sur le circuit de Zandvoort. La P24RS vise à repousser encore plus loin les limites, avec une conception centrée sur la performance et une attention méticuleuse aux détails, fidèle à l’ADN (une histoire de famille) de Donkervoort.
Une philosophie à contre-courant
Alors que tout le monde jure par l’électrique, Donkervoort trace sa propre ligne. Pas de moteur synchrone à aimants permanents, pas de cellules lithium-ion à refroidissement liquide, et encore moins de recharge 300 km en 10 minutes. Non, ici on parle thermodynamique pure, lag du turbo et poussée linéaire. La P24RS ne prétendra pas remplacer les véhicules de demain, elle s’érigera comme une déclaration, une preuve d’amour qui rappelle que l’automobile peut encore faire vibrer l’âme.